Bêtes noires des directeurs de projet, les résistances au changement sont craintes au point de faire l’objet de plans d’action drastiques qui visent après identification une éradication systématique. Or force est de constater que cette méthode issue de la logique linéaire cartésienne ne fonctionne pas, la résistance par nature rebelle se nourrissant de ces tentatives d’affaiblissement.
Alors comment procéder et quelles postures adopter ?
Voilà un guide pratique des bons usages à respecter pour transformer les résistances au changement en opportunités.
- Règle n°1 : Restez calme
La résistance au changement est une réaction tout à fait normale d’un système, qui voyant son équilibre remis en cause et son avenir devenir incertain, mobilise des forces pour revenir à son état connu.
Elle fait partie intégrante de tout cycle de changement et est par ailleurs bénéfique par sa fonction de verbalisation du stress et d’exorcisation de la frustration.
- Règle n°2 : Engagez le dialogue
La résistance permet de discuter le changement sur la forme et sur le fond pour rendre la vision du changement plus concrète et plus intelligible. Elle ouvre l’opportunité d’engager un processus de dialogue et d’amendement du projet initial.
- Règle n°3 : Redoublez de sincérité
Pas question de minimiser l’impact ou les conséquences du changement ! Souvenez-vous que se montrer manipulateur augmente d’autant plus les résistances. Soyez clair également sur ce qui est négociable (les libertés) et ce qui ne l’est pas (les contraintes).
- Règles n°4 et 5 : Dosez le degré d’imposition et ralentissez le rythme
Même si les changements sont favorables à l’individu ou au groupe, c’est le caractère imposé qui engendre le changement. Le temps passé à convaincre après avoir essayé d’imposer un changement est plus long que celui passé à expliquer avant de procéder au changement. Ce temps investi dans l’inclusion de tous et l’apprentissage collectif se retrouve dans la pérennité et la profondeur des changements.
- Règle n°6 : Posez la question du statu quo
Que va-t’il se passer si on ne fait rien ? Cette question peut être utile pour amener la prise de conscience que l’environnement a changé et que le système doit s’adapter.
- Règle n°7 : Communiquez sur ce qui ne change pas
Il faut de la stabilité pour pouvoir changer. Même si le changement est un processus continu, on ne peut pas changer tout tout le temps. L’un des arts de la conduite du changement est d’articuler changement et stabilité.
- Règle n°8 : Faites confiance au système pour trouver ses propres solutions
Dans une machine, les instructions sont conçues et programmées de l’extérieur. Il en va différemment pour nos organisations assimilables à des systèmes vivants qui tirent leur capacité de changement de leur pouvoir d’auto-organisation.
- Règle n°9 : Communiquez et recommuniquez sur le sens et la vision
Il s’agit de multiplier les conversations en interne pour aboutir à la fois à une compréhension partagée des modifications de l’environnement et à une vision partagée des objectifs du projet de changement. Adopter une sémantique positive en faisant état du futur souhaité (plutôt que ce que l’on veut éviter), libère la créativité et permet de trouver les ressources nécessaires.
- Règle n°10 : Ne vous arcboutez-pas !
Paul Watzlawick, l’une des figures principales de l’Ecole de Palo Alto, nous le rappelle : « En nous efforçant d’atteindre l’inaccessible, nous rendons impossible ce qui serait réalisable. »
Ces règles vous inspirent-t’elles ? Que choisissez-vous de retenir et mettre à profit dans vos projets de transformation ?
