Trop de mots, pas assez...Tantôt les mots nous manquent, tantôt ils saturent nos organisations. Réinvestir les mots c’est leur redonner du souffle, du corps, un sens aussi : c’est traquer les mots vides, fourre-tout, les communications fleuve ; c’est redonner de la puissance à la communication orale qui se nourrit du ton de la voix, du regard, des gestes, de la présence de l’Autre ; c’est prendre conscience aussi de l’importance des échanges informels.
Combien de réunions avez-vous vécues avec le sentiment que les « choses » ne se disent pas, générant frustration et perte d’efficacité ? Et pourtant il n’a pas manqué de mots ce jour là, chacun relevant la tête tour à tour de son ordinateur portable ou smartphone pour prendre la parole.
Qu’a-t’il manqué alors ? Face à un manque d’intérêt pour les sujets abordés ou un désaccord, le courage de dire ce que l’on a au fond du coeur ; pire, l’envie ! dans une spirale de l’« A quoi bon... » Ce peut être aussi l’appel confortable d’un discours formaté, lisse, peu engageant, dans lequel mots et même métaphores se glissent sans effort, épousant les postures connues de chacun, de façon semi-automatisée.
Ce même ressenti de déperdition d’énergie et perte d’efficacité globale, nous l’avons lorsque nous rejoignons notre bureau et, le regard rivé au smartphone, prenons connaissance des dizaines de mails reçus pendant notre réunion. Sentiment paradoxal, à la fois gratifiant car nous nous sentons au coeur du système, et anxiogène car c’est le point de départ d’un travail de fourmi, véritable course contre la montre, pour repérer dans cette avalanche de mots où porter nos efforts, et avant cela même, ce qui nous concerne vraiment.
Alors comment réinvestir les mots pour soulager les maux ? Voici quelques pistes.
- faisons la chasse au gaspillage
Une cure d’amaigrissement s’impose. Tant à l’écrit qu’à l’oral recentrons-nous sur l’objet de notre communication, quel message à faire passer à qui et pour quoi
- soyons exigeants avec les mots « valise »
Les discours sur les valeurs d’entreprise en sont truffés. Sources de multiples interprétations, ils peuvent diluer notre propos et nous prémunir de nous confronter au fond du sujet. Il convient de réinterroger ces mots avec une curiosité nouvelle comme si nous les découvrions pour la première fois, sentir comment ils résonnent en nous et ce qu’ils ébranlent, et les adosser à des exemples concrets et des métaphores pour leur redonner toute leur puissance.
- utilisons tous les canaux de communication
Retenons-nous d’écrire de longs mails et décrochons le téléphone ou sortons de notre bureau ! Il sera bien temps de confirmer ensuite par écrit le résultat de notre échange.
- consommons sans modération les échanges informels « le bonjour du matin, la machine à café... »
Ils sont réputés très constructifs pour de nombreux usages : créer la cohésion, appréhender un état d’esprit individuel ou collectif, tester une idée, élaborer sur un sujet, communiquer une information en avance de phase, anticiper une difficulté...
Un coaching d’équipe ou d’organisation peut s’avérer aussi un outil très pertinent dans le contexte.
L’attention à la communication, verbale et non verbale, y est fondamentale. Dans des espaces d’expression sécurisés, les mots concourent à différents usages : catharsis, énonciation des engagements, partage des idées et alignement, créativité ... Les participants sont invités sous différents formats à s’exprimer et faire entendre leur voix. Le coach est attentif à traquer les non dits, les doubles sens. Il métacommunique sur ce qu’il ressent du processus d’échange entre les participants.
En fonction du besoin de l’entreprise, souvent affiné par un diagnostic systémique, des séquences sont proposées permettant d’atteindre divers bénéfices pour les participants à la démarche : réengager un dialogue constructif, se réaligner sur une vision commune, accompagner un changement structurant, co-construire un schéma directeur ou un mode de fonctionnement plus efficace (révision des instances et des modes de communication..) ...
Et vous quels besoins ressentez-vous en matière de communication au sein de votre organisation ? Et comment vous y prenez-vous pour les adresser ?
