Il est fréquent en coaching individuel que la séance joue sa pleine efficacité sur une ou deux questions, qui créent un déclic sur le client en ouvrant quasi instantanément un nouvel angle de vue. Dans ce nouveau cadre de référence, le client identifie simplement une solution totalement inaccessible l’instant précédent. Le client s’étonne en général de la facilité avec laquelle la solution lui vient alors, prenant conscience de l’impact de la formulation dans son processus de recherche de solution.
« Si je disposais d’une heure pour résoudre un problème et que ma vie en dépende, je consacrerais les 55 premières minutes à définir la question appropriée à poser, car une fois cela fait, je pourrais résoudre le problème en moins de cinq minutes. » —Albert Einstein
Il en va de même pour tous les problèmes à traiter en entreprise, et a fortiori lorsque plusieurs personnes sont mobilisées. Que ce soit en réunion d’équipe, comité de projet, cellule taskforce, la tentation est grande d’embrayer très vite sur la recherche de solution.
La pensée occidentale a du reste été structurée ainsi. A un problème correspond un ensemble de solutions dont l’une peut être identifiée comme la meilleure de toutes, en fonction des critères retenus…Raisonnement imparable pour notre pensée cartésienne. Mais la réalité s’avère toute autre.
Revenons à notre comité projet qui cherche à résoudre son problème. Les parties prenantes sont réunies et commencent à échanger sur les multiples contraintes à concilier, la pression monte sur cette solution à trouver rapidement…les personnes présentes sont toutes des managers expérimentés qui peuvent légitimement faire l’impasse sur quelques préliminaires compte tenu de la « maturité » de leur vision et leur mode de fonctionnement « responsable » reconnu au sein de l’entreprise. Pourtant 30 minutes s’écoulent, et le débat semble s’embourber. Répétition de mêmes arguments, tension perceptible due à la frustration de ne pas aboutir…Une personne se lève et prend l’initiative de réécrire l’objectif. « Non ce n’est pas exactement cela » s’écrie une personne, « je dirais plutôt … » renchérit une seconde. S’ensuit un long débat de détricotage du problème, de l’objectif et des solutions déjà envisagées, avant d’arriver à une formulation du problème et de l’objectif qui satisfasse l’ensemble des personnes réunies. De quelle énergie et temps dispose-t’on à présent pour aboutir ?
Cette situation vous rappelle-t’elle une situation vécue ? Et vous quel temps acceptez-vous de consacrer à la formulation du problème et de la question ?